Vivendi feu vert de Bruxelles pour la prise de contrôle de Telecom Italia à condition…

La décision de l’autorité européenne de la concurrence faisant suite à la notification envoyée par Vivendi quant à sa prise de contrôle “de facto” de Telecom Italia et qui avait déjà été repoussée du 12 mai à la fin du mois est tombée : feu fert pour la prise de contrôle de Telecom Italia par Vivendi à condition de céder Persidera.

La décision de Bruxelles était attendue, elle marque un tournant décisif dans ce que les médias italien appellent désormais la "campagne d’Italie" de notre Napoléon breton. Il s’agit d’une référence à la série de brillantes victoires du général Bonaparte qui lui permirent d’assoir la domination française pendant plus de deux décennies sur une grande partie de l’Italie au 18e siècle. Cela donne une idée assez claire de la perception des événements de l’autre coté des Alpes. Le 31 mars dernier Vivendi avait sollicité l’avis de Bruxelles sur sa possible prise de contrôle de Telecom Italia. Lors de l’assemblée générale du 4 mai dernier elle s’est matérialisée par l’élection au conseil d’administration de 10 membres de la liste proposée par Vivendi et menée par Arnaud de Puyfontaine sur les 15 qui composent le CA du groupe italien. Mais dans l’attente de la décision de Bruxelles, l’ancien conseil avait été reconduit à l’identique.

L’avis attendu de Bruxelles portait sur le marché de la télévision numérique terrestre. Vivendi qui joue sur les deux tableaux Telecom Italia (TI) et Mediaset dépassait les 50% de part de marché si l’on additionnait Persidera (fournisseur d’accès aux réseaux terrestres numériques pour la diffusion de chaînes de télévision, détenu à 70% par Telecom Italia) et Mediaset (dont le groupe français possède 29,9% des droits de vote). L’Europe redoutait donc une augmentation des prix payés par les chaines de télévision pour utiliser ce réseau terrestre. Vivendi s’était engagé auprès de la commission européenne le 4 mai dernier à vendre les parts majoritaires de TI dans Persidera et la Commission européenne a validé cette solution.

Le feu fert de Bruxelles conditionné par la vente de Persidera va donc permettre de mettre en discussion cette cession lors du conseil d’administration de TI qui se réunit dans 2 jours. Reste à savoir si Vivendi réussira à convaincre que ce qui est bénéfique pour le groupe français l’est aussi pour l’opérateur italien car en théorie le conseil d’administration ne peut valider la cession de Persidera que si cette dernière sert les intérêts de l’opérateur italien. Une telle décision redonne un peu de flexibilité à Vivendi quant à la composition du CA de Telecom Italie et relance l’hypothèse de confier à Arnaud de Puyfontaine la présidence du groupe italien.

À la bourse la fébrilité était palpable ce matin, le titre Telecom Italia avait perdu 2,01% à l’ouverture.

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox